Pour vivre mieux, vivons moins nombreux…

Je poursuis ici une réflexion face au discours ambiant et actuel sur la baisse de la population de notre territoire, la Martinique.

Nous passons sous la barre des 385000 habitants sur une île qui compte 1000 km2. Soit prêt de 400 personnes au kilomètre carré ! Les chiffres bruts ne veulent rien dire d’autant que des zones entières ne sont pas habitées ou habitables. Heureusement !

Il est indéniable que trop de population entraîne une qualité de vie médiocre. Les embouteillages permanents en sont la preuve.

Mon propos est de soutenir que moins d’habitants n’est pas synonyme de récession économique.

Dans un article précédent, j’évoquais la course à la croissance qui nous mène, la planète entière vers l’abîme. Et bien il en va de même pour notre île. Où nous mène la croissance effrénée de population sur un si petit territoire ? Où ? Sinon à la situation actuelle !

Prenons l’exemple d’une entreprise dont l’activité consiste à réaliser des livraisons sur toute l’île. La rentabilité de son activité est directement liée à son nombre de livraisons par jour. Mais si les livreurs passent plus de la moitié de leur temps dans les embouteillages, comment atteindre un minima de livraison ? Augmenter les prix, n’est pas une solution pérenne, c’est évident.

La racine de la faiblesse de nos entreprises réside dans l’obtention d’une taille adéquate. Pas forcément toujours plus grosse, mais adaptée au marché. Bien entendu, on pourrait livrer par drone, par bateau, etc. Mais à court terme la technologie apporte une meilleure productivité et conséquemment moins d’emploi. Pour notre Martinique, l’apport massif de technologie n’est pas la panacée.

Remarque : c’est pourtant bien ce qui va se concrétiser dans un futur proche dans notre économie : moins d’actifs donc plus de nécessité de productivité pour ceux qui travaillent et nécessairement un apport de technologie pour accroître les rendements. Je ne pense pas que nos politiques favoriseront l’immigration de travailleurs à faible qualification pour satisfaire les besoins de la population vieillissante. La montée d’un « nationalisme » regional, déjà actuel, serait le corolaire d’un tel choix.

Mais pas trop de digression. Revenons à la croissance par la démographie. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Je n’ai jamais entendu un écologiste évoquer la limitation du nombre d’humains sur la planète Terre comme une nécessité pour l’équilibre de la vie, des formes de vie.

Pourtant il faut que l’humanité cesse son « croissez, multipliez ».

La croissance permet le developpement : c’est faux ! Car la croissance se fait au détriment d’une partie de l’humanité. Quand Pékin n’est plus assez servile, on passe à Adis Abeba. L’Occident prétend étendre ainsi la démocratie par l’obtention d’un niveau de vie. En résumé : tu travailles pour pas chère, c’est déjà mieux que de mourir de faim, tu peux dès lors consommer, être heureux.

Pourquoi pas ! Même si je considère cela comme une aliénation de l’esprit par la matérialité de l’économie qui devient ainsi une fin en soi.

N’est il pas absurde de voir un moyen, un outil, l’économie qui est au service de la civilisation, se métamorphoser en finalité ? L’humain à cette tendance à pervertir les outils à son profit individuel : le marteau devient arme…

En Martinique, les décideurs prônent la croissance démographique. Tous claironnent sur le vieillissement de la population.

Pourtant c’est une chance !

La chance de fonder une économie outil de notre bien être. Utopie ? Oui, bien entendu !

Mais à y regarder de plus prêt, moins de population c’est :

– la baisse de la pression foncière permettant un plus grand potentiel agricole et donc moins d’importations.

Mais du poids des importations découle le besoin d’exporter en grande quantité. La banane remplit ce rôle en permettant aux bateaux de repartir plus ou moins plein et aux dires des affréteurs de baisser les prix du transport aller (import) par des revenus de retour (export).

Ils disent que c’est pour cela que les prix sont élevés. Mais le besoin de consommer est d’autant plus fort que l’on est jeune et diplômé. Et l’on me dit qu’il faut être encore plus nombreux sur notre confetti ?

– moins de véhicules au mêmes heures. Moins de pollution. Moins de stress. Plus de productivité. Un indice de qualité de vie en hausse.

Je vous ai convaincu sur le volume de population, je suis persuadé.

Reste celui de son âge moyen.

Ainsi, une population dont la majorité aurait plus de 60 ans est une population déclinante, malade, en perte de vitesse ???

Quel politique osera dire cela et user de tel adjectif ? Ce sont les vieux qui votent rappeler vous. Les jeunes ne votent parce que ce sont les vieux qui sont au pouvoir nous dit on. C’est faux, les jeunes ne votent pas parce qu’il n’ont pas confiance dans un système qui leur ment.

A l’image de l’économie, la politique, est devenue une fin en soi. L’outil ne sert plus que lui même. Mais en fait ce postulat sur l’inadéquation des vieux avec l’économie est absurde.

D’abord parce que la durée de vie s’allonge. Le sommet de la courbe de vie n’est plus à 40 ans, mais plutôt à 50 ans. Nous travaillerons jusqu’à 70, 75 ans. Pourquoi pas si le transfert de compétence est effectif avant de partir à la retraite et qu’ainsi le travail est moins lourd pour les seniors ?

Cercle vicieux s’il en est; que nous pourrions rendre vertueux.

Merci pour votre lecture de ce raisonnement qui n’est pas une vérité, juste un humble chemin de réflexion.

Continuez à me suivre et à commenter. Merci d’avance.

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